TTC : Trail du Tour du Canton 2014
Le club cycliste de Beuzeville La Grernier, petite commune normande d'un peu plus de 1000 habitants de la Seine-Maritime, pas très loin du Havre, organise la 7e édition du trail du tour du canton. Une manifestation pédestre qui va nous faire tourner autour de Bolbec, chef lieu de canton et dont le but est de récolter des fonds pour le Telethon, l'intégralité des inscriptions étant reversées à la cause.
Plusieurs épreuves
au programme, un trail de 82 km en individuel ou en run and bike avec 1290 m de dénivelé positif et 2 points pour l'UTMB, un
42 km individuel ou en run & bike, un 24 km course ou marche,
bref, il y en a pour tous les goûts.
Pourquoi ce trail est
une question qui revient souvent. Parce que des amis l'ont fait et
que leur récit m'avait donné l'envie de venir. Parce que faire la
Saintélyon avec la neige, le verglas et des températures extrêmes
deux années de suite ras le bol. Enfin, parce que je pensais pouvoir
aller rendre visite à ma maman après la course. La vallée de la
Bresle (la glass vallée) n'étant qu'à une petite heure de route de
Bolbec.
Quand j'ai annoncé mon intention de participer à cette
course sur Facebook plusieurs personnes semblaient intéressés par
le covoiturage mais au final il n'y aura que mon neveu Samuel qui
répondra présent.
Grosse frayeur la veille du départ. A
17 heures, sur le point de quitter le boulot, mon portable sonne. Je
me dis que c'est encore de la pub mais je décroche quand même.
Alors que j'étais prêt à envoyer sur les roses cette personne il
s'avère que c'est l'hôtel que j'ai réservé par internet depuis plusieurs mois qui m'annonce que
l'établissement est fermé.
Super, on fait comment ? La dame
me propose deux autres établissements mais ils sont un peu loin du
lieu de la course. Elle me dit se renseigner et me rappelle 30
minutes plus tard pour m'annoncer de bonnes nouvelles : un hôtel
partenaire de la course a encore une chambre, ce sera plus proche et
moins cher, merci m'dame !
Vendredi, 13h30, direction l'Essonne
pour prendre Samuel. La traversée de Paris est un peu difficile mais
après ça roule ! Trajet sans encombre à papoter course à
pied, je n'ai pas vu le temps passer. J'ai pris la première sortie
vers le pont de Tancarville sur l'A13 et n'ai pas suivi mon gps.
Du coup on s'est tapé quelques routes de campagne sous un ciel gris
avec quelques gouttes de pluie mais on a pas trop perdu de temps si
bien qu'aux environs de 16h40 nous sommes dans notre chambre.
On
dépose nos affaires puis on part retirer notre dossard à la salle
B. Legros, juste à côté du stade de Beuzeville-la-Grenier.
L'accueil est chaleureux et tout se
passe vite et bien : présentation du certificat médical,
contrôle du sac et du matériel obligatoire, remise du dossard
chasuble jaune fluo portant le N° 85. Faut dire qu'il n'y a pas
encore grand monde dans la salle.
En attendant l'arrivée d'un
collègue de Samuel et de sa petite famille, je pars à la recherche
d'une bouteille d'eau ce qui va me permettre de découvrir un peu le
village même si de nuit, je ne me rends pas bien compte. Je constate
que des tentes sont en train d'être montées sur la place du
village, ici le téléthon c'est l'affaire de tous !
Olivier et sa famille arrivent peu après mon retour à la salle où il n'est pas facile d'avoir du réseau pour se connecter à internet avec nos téléphones. Olivier participera à
son premier marathon et pour cela il n'a pas choisi le plus facile.
Nous nous retrouvons tous un peu plus tard au centre de Bolbec, dans
l'hôtel-restaurant qui héberge Olivier's family pour déguster une bonne
assiette de pâtes avant d'aller au lit. Nous constatons que nous ne sommes pas les seuls coureurs à dîner dans cet établissement.
En reprenant la voiture on se rend compte que la place du centre ville est un peu mouillée, aurons-nous bien demain le
soleil annoncé par les prévisionnistes ?
Je suis au lit à 21h40 et m'endormirai assez rapidement après un denier coup de fil. C'était l'opérateur internet auprès de qui
j'avais réservé la chambre qui souhaitait savoir si j'ai bien
trouvé une solution, Il est temps...
4H10, tout le monde debout !
Faut être fou pour se lever de si bonne heure un week-end !
Tout
comme Samuel j'ai bien dormi. Une douche, on s'habille et on file
prendre un bon petit déjeuner. 5H20, on a réglé la chambre et on
constate qu'il fait bien frais dehors, les vitres de la
voiture sont givrées. 10 minutes plus tard nous sommes garés à
proximité de la salle, c'est un avantage pour les coureurs de la longue distance. Samuel dépose un sac que l'organisation
emportera à Bolbec, point de ravitaillement de la mi-course. Il
pourra se changer et y laisser ce dont il n'a plus besoin. Moi je ne
laisse qu'un sac à la salle de Beuzeville avec des affaires propres
et le nécessaire pour prendre une douche après l'épreuve.
Photo du départ par l'organisation |
A quelques minutes du départ, on se
dirige en convoi au centre du village. On y retrouve nos voisins de
table de la veille. Monsieur est en tenue, madame est supportrice.
Je souhaite bonne course à Samuel
et le départ est donné après le décompte des 5 dernières
secondes. Le Chrono est en marche, c'est parti.
Samuel s'envole
déjà vers les avants-postes alors que moi ce sera l'arrière-train !
Je n'ai pas d'objectif particulier si ce
n'est de terminer sans bobo cette dernière course de l'année pour
ce qui me concerne. Dans ma tête je compte mettre dans les
11h00/11h30 après, sur une telle distance il peut s'en passer des
choses, je ferai ce que je pourrai...
Le petit peloton, puisque le nombre de coureurs est limité à 160 et que nous sommes 130 à partir cette année, s'étire
doucement dans le calme de cette fin de nuit où quelques gros nuages
masquent de temps en temps la lune.
Après un bon kilomètre on se
retrouve sur le premier chemin mais pas pour longtemps car nous
allons retrouver assez rapidement le bitume et ça va s'alterner
comme cela assez souvent avec quand même une présence plus
importante du macadam.
Ces premiers chemins vont donner une idée
de ce que vont être les autres sentiers, un peu de boue et de belles
flaques d'eau, rien de bien méchant tout comme le
dénivelé qui ne présente aucune difficulté jusqu'au 6e
km où nous entrons dans la première zone boisée. C'est ici
qu'on trouve la première grimpette. Deux photographes s'y trouvent dont
un qui va me flasher. Pour m'économiser je progresse en
marchant, d'ailleurs tout le monde fait la même chose.
C'est en compagnie du coureur portant le numéro de dossard qui suit
le mien (le N° 86) que j'arrive au premier ravitaillement. Je reconnais sa supportrice, c'est le couple du restaurant d'hier soir.
Il me
dit qu'on a mis 1h13 pour parcourir les 13 premiers kilomètres. Je
n'ai pas de calculatrice dans la tête mais je sais que c'est trop rapide pour
moi. Ce qui se bouscule dans ma tête c'est le fait de ne pas être
allé aux toilettes ce matin, ça me tracasse mais pour l'instant tout va bien.
A l'entrée de ce premier
ravitaillement nous sommes pointés mais je ne rentre pas dans la
salle, je zappe ces premières tables par contre je commence à boire
l'isostar de mon bidon.
Je suis derrière un groupe qui semble
plus rapide que moi, je n’essaie même pas de les suivre. Le jour
se lève doucement, bientôt je ne vais plus avoir besoin de la
frontale.
Un peu plus loin, sur un long chemin en ligne droite,
une énorme flaque d'eau occupe toute la largeur, on arrive à passer
sur le côté mais je fais attention de ne pas glisser, même si j'ai
des chaussettes étanches, je ne connais pas la profondeur de cette
marre et n'ai pas envie d'avoir les pieds noyés.
Kilomètre 18,
nous devons traverser une pâture dont l'entrée est très imbibée
d'eau, un vrai marécage. Heureusement que j'ai de bonnes
chaussettes !
Deux kilomètres plus loin, un coureur qui m'avait
dépassé peu de temps avant refuse d'obéir aux directives d'un
bénévole qui lui demande de s'arrêter pour laisser passer une
voiture. Un comportement
inacceptable, heureusement que l'automobiliste s'est arrêté.
Ce
coureur n'a pas lu l'article 13 du règlement et tout ça pour
s'arrêter 3 kilométrés plus loin pour se soulager en pleine
nature...
21e km, nous traversons un petit village ou
l'accompagnatrice du coureur 86 nous encourage. Son poulain s'est
arrêté au premier ravitaillement, il est derrière moi.
Les
portions de bitume sont importantes et je commence à me demander si
je suis bien sur un trail.
24e km, nous traversons une ferme où
des vaches nous regardent passer, que peuvent-lles bien penser de nous ? Le village qui suit, au kilomètre 26, est le second point de contrôle
et second ravitaillement.
Je suis vigilant car certaines portions de la route sont très glissantes. Je m'arrête pour faire
l'appoint d'eau dans mon bidon, je bois un gobelet d'eau, j'avale un
gâteau salé et je repars après avoir remercié tous les
bénévoles.
Quelques centaines de mètres plus loin je me demande
si j'aurais pas mieux fait d'aller aux toilettes. Je le sens pas
bien. Je fais demi-tour ou pas ?
Trop tard, je ne fais pas demi-tour, pas envie de faire des kilomètres en plus, j'irai au
prochain ravitaillement.
Un coup d'œil au chrono et je constate
que je suis trop rapide avec une moyenne sous les 6 minutes au kilo, je vais
exploser et vais souffrir pour terminer, si j'arrive à aller au
bout.
Le parcours est agréable surtout que
le soleil est bien présent et nous réchauffe un peu car le fond de l'air est quand même
frais.
Si je ne me trompe pas, vers le 31e km un
photographe de normandiecourseapied.com nous immortalise. Au bout du
chemin se trouve la dame du coureur 86 et heureusement qu'elle était
là pour me donner la bonne direction.
On se rapproche de Bolbec
et de son ravitaillement en centre ville. Avant d'y arriver nous
aurons droit à un passage agréable dans un bois, à la limite des
champs et ça se termine par une belle descente. Les premières
maisons sont là, enfin pour l'instant c'est la station d’épuration,
quelques usines. Nous remontons sur les hauteurs de la ville où, de
temps en temps, nous avons une vue plongeante sur la cité.
37e km,
j'entre dans le centre ville de Bolbec, je passe à côté de la place où nous avons mangé la veille puis j’enchaîne la rue
piétonne où, au bout, au pied de l'église, se trouve le 3e ravitaillement et point de contrôle. J'ai droit à quelques bravo ! courage ! ça fait plaisir.
Ces
tables sont sous des tentes, visiblement pas de toilette ici. Je
retire mon sac pour remettre des pastilles d'isostar dans mon bidon, faire le
plein sans oublier de mettre la frontale dans mon sac.
Je mange un
mini sandwich et je repars au moment où la première féminine entre
sous la tente. Elle n'est pas loin derrière moi depuis le début. Je
l'ai même souvent entendu jacter dernière moi.
C'est à partir de là que nous allons rencontrer les plus importantes difficultés et effectivement, pour sortir de la ville une première
côte bétonnée, certes pas très longue mais bien raide, fait mal
aux cuisses. Le parcours devient plus nature et boisé même si les
portions de bitumes se succèdent toujours.
Dans une première
grimpette je vais entendre cette voix féminine qui m'informe que je
vais bientôt être rattrapé, d'ailleurs ma moyenne baisse un peu et
dans la côte suivante 3 coureurs me dépassent dont cette dame.
Je
m'accroche à ce groupe, nous sommes sur un sentier forestier assez
agréable du côté du 44e km.
Un monsieur aux couleurs de
l'AC Veules viens à notre rencontre. Il est visiblement venu
à la rencontre de l'athlète féminine et ça va se confirmer car il lui
propose de la soulager de ses bâtons quand elle n'en a pas l'utilité.
Personnellement j'en ai rien à
faire mais si on emporte du matos, on s'en charge jusqu'au bout...
Un peu plus loin, avant de sortir de la forêt, on entend de
la musique au loin. Trop tôt pour un ravito, y aurait-il une fête dans le coin ?
Non, il s'agit d'un cortège de tracteurs et remorques aux couleurs
du téléthon qui circulent avec de nombreux
passagers à bord.
Nous les croisons au début d'une longue
portion bitumée sur laquelle je vais lâcher prise car j'ai un petit
creux, une grosse soif et un gros coup de moins bien.
Je les vois
s'éloigner doucement mais sûrement et personne dernière moi. Je me
retrouve de plus en plus seul. Il me faut être vigilant pour bien
suivre le balisage, ne pas me perdre devient une priorité.
Je
bois beaucoup, je bois énormément mais le 4e
ravitaillement approche. Encore une belle grimpette où un concurrent
me dépasse très à l'aise et le village est en vue. Nous y arrivons
après avoir traversé un champ de maïs coupé
récemment.
Beuzevillette, place du village, 15 minutes
d'arrêt !
Avant de reprendre la route, je fais le plein de
mon bidon, je mange un mini-sandwich au jambon et on me propose une
soupe avec des pâtes que j'accepte.
Pour profiter de tout ça je
m'assois quelques instants. Avant de repartir je demande s'il y a des
toilettes et on me répond par l'affirmative. On me dirige vers le
fond de la cour de récréation, sous le préau.
Je repars léger
et requinqué mais un kilomètre plus loin je vais faire une belle
boulette. Au bout du chemin, sur une route, un panneau nous
oriente vers la gauche mais je suis envoûté par l'entrée du château. Je vois la bâtisse au bout d'une allée fleurie et je me
dis qu'on ne peut pas nous faire passer dans ce domaine.
Je
décide de prendre la route, mais 2 intersections plus loin plus de
balisage. J'ai un gros doute et décide de faire demi-tour et là je
vois au loin 2 concurrents entrer dans la cour du château.
Si
j'avais bien fait attention j'aurais remarqué les flèches sur le
sol qui se voient bien sur ma photo. Du coup 600 mètres de plus, comme si
82 km ne suffisaient pas.
La sortie du domaine est un chemin
réparé avec des gravas. Entre les cailloux, les blocs de pierre,
des morceaux de parpaings il faut faire attention, je déteste !
Puis
on enchaîne avec un champ de patates fraîchement recouvert d'un
bon fumier bien odorant et pas moyen d'y échapper, le bon parfum de
la campagne !
Dans le village suivant, un bénévole me dit
que je suis 44e. Je le remercie, comme j'ai remercié tous
les bénévoles croisés jusqu'ici mais je vais bientôt
passer 43e car le concurrent qui me précède a un petit
coup de mou et bientôt 42e..
Vers le 58e
kilomètre nous entrons dans un bois pour une très longue descente
où il faut être prudent car le chemin caillouteux et recouvert
d'une épaisse couche de feuilles mortes et on ne sait pas où on met
les pieds. Le coureur qui me précède peste un peu en me disant
qu'on pourrait profiter de cette pente favorable pour récupérer un peu
mais que nenni, cette descente est un peu exigeante, les appuis sont
fuyants, on s'use quelque peu. Je suis moins prudent que lui et je le
dépasse.
Deux bornes plus loin, alors que je suis sorti du
bois, je ne vois plus de balisage. Je peste à mon tour, je me suis encore perdu.
Je n'ai pourtant pas vu de chemin à gauche ou à droite et personne
devant, personne derrière. J'hésite quelques minutes. Sur le point
de faire demi-tour, le coureur dépassé auparavant apparaît, je pousse un grand Ouf de soulagement. Maintenant je vais faire attention, Pourtant je n'ai pas mis la
musique, rien pour me déconcentrer. J'ai le casque sans fil sur les oreilles depuis le départ
mais je ne l'utilise pas, au prochain arrêt, je le range dans le
sac.
Peu avant le 62e km il nous faut traverser un
petit ruisseau, les pieds doivent passer dans l'eau. Grâce à mes
chaussettes je ne prends pas l'eau mais je sens bien la fraîcheur. A
la sortie du village suivant on traverse une route assez fréquentée
où des bénévoles arrêtent les véhicules puis on se retrouve dans
un beau domaine, il s'agit de l'Abbaye du Valasse.
Notre parcours longe des bâtiments
plus récents et un espace qui semble accueillir des spectacles puis, au
bout du sentier, on rentre dans un beau bâtiment récent, 5e
ravitaillement, point kilométrique 64.
Je refais le plein de mon
bidon d'isostar sauf que les dernières pastilles sont coincées au fond
du tube, je m'énerve. La dame me propose une soupe, que j'accepte volontiers. Je vais aussi
avaler un nouveau petit sandwich au pâté et un coca.
Je repars après avoir
rangé mon casque dans le sac et après un passage rapide par les
toilettes.
Je me retrouve juste derrière le coureur dépassé
dans le précédente descente mais comme ça grimpe et qu'il y a un peu de circulation sur cette route, je marche derrière
lui.
Il se retourne pour me demander comment ça va. Je lui
répond que ça devient dur. Il me répond que pour lui aussi et il me propose
de terminer ensemble en alternant marche quand ça monte, course
quand on peut. J'accepte mais pourrais-je aller au bout ?
On
fait connaissance, on papote et quand on se retrouve à une
intersection, plus de marquage. On a oublié quelques chose. On fait
demi-tour et cinquante mètres plus bas on retrouve le bon chemin. Encore 100 m de plus au compteur...
Les kilomètres défilent tranquillement
en appliquant à la lettre sa technique sauf que, quand je suis devant, j'ai tendance à m'emballer et à le distancer alors je préfère
rester en retrait. Je commence à sentir la présence d'une ampoule sous un
orteil du pied droit, ça se corse. Pourquoi le pied droit et pas le gauche ?
J'aimerais bien le savoir.
Au 4e ravitaillement (celui de Beuzevillette) j'ai entendu parler d'une grosse difficulté avant le dernier
ravitaillement qui doit se trouver au 74e km. Jusque là
rien du tout. Mon camarade en doute un peu mais ce qui est certain
c'est qu'il nous faut passer, comme cela a été dit au briefing, sur une voie ferrée et vu son état
elle doit être en service, je ne suis pas rassuré.
Nous n'osons
pas nous aventurer au milieu des rails ou le sol semble pourtant plus
adapté pour courir que sur les côtés où nous marchons sur une
bonne couche de cailloux, Je n'aime vraiment pas ce passage. Un concurrent n'a pas
hésité à emprunter le centre de la voie et nous dépasse par
contre il n'a pas vu que nous devions quitter cet endroit pour entrer
dans les bois. Nous l'avons sifflé pour qu'il revienne sur le bon
chemin, il nous remercie.
Nous longerons à nouveau les rails un
peu plus loin, c'est la seule solution qu'à trouvé l'organisation
pour éviter de nous faire traverser une importante route nationale.
Mais où peu bien se cacher cette
dernière grimpette ? Le dernier ravitaillement approche.
Nous
la trouverons un peu plus loin, après avoir traversé un stade, km
71. Un petit raidillon pas très méchant mais j'ai du mal à
repartir une fois en haut d'autant que le chemin n'est pas très
praticable à cause de grosses ornières un peu boueuses.
Mon GPS
affiche 74e km. Pas de ravitaillement à l’horizon,
d'ailleurs pas de village ni de clocher en vue. Se présente alors
une descente vertigineuse dans un pâturage. J’aperçois des tentes
en bas, nous y sommes. C'est vrai que j'ai 800 à 900m mètres en plus
au compteur à cause de mes erreurs de parcours.
Là, j'aimerais
bien prendre un café, sauf qu'il n'y en a pas. On me propose un thé
qu'on va me préparer gentiment. Pendant ce temps je fais
l'appoint de mon bidon et mon camarade de route se renseigne sur ce
qu'il reste à faire. Un bénévole nous indique un dernier "coup
de cul", je me méfie. Par contre il nous précise que le chemin
est très humide et glissant ce que nous remarquerons assez
rapidement.
Quelques faux plats qui nous permettent de récupérer un peu puis le clocher de Beuzeville la Grenier se
profile.
Un coup d’œil à la montre et je constate un temps
incroyable. Je n'aurais jamais imaginé un tel chrono même s'il ne
sera certainement pas sous les 10 heures.
Comme pour pas mal de coureurs présents aujourd'hui, mon camarade n'a comme seul objectif de termine quelque soit le chrono afin d'obtenir les deux points qui lui ouvrent les portes d'une épreuve de
l'UTMB.
Mais on ne retourne pas au village par
le chemin le plus court, ça serait trop facile. Une dernière longue
ligne droite, une petite cuvette à passer et nous entrerons dans le
bourg sans profiter du concours équestre qui est organisé à quelques encablures de la salle. C'est dingue ce qu'arrive à faire cette petite bourgade pour cette belle cause qu'est le téléthon, chapeau !
Nous entrons dans le village sous de
chaleureux applaudissements. Virage à gauche toute puis à droite..
mais la salle c'est tout droit !! non, non, vous faites le tour.
Comme ils aiment nous en faire baver jusqu'au bout ces
organisateurs !
Derniers virages sous les encouragements des
personnes présentes, la salle est en vue, nous y entrons et passons
la ligne main dans la main avec un chrono impensable de 9h58 et des
poussières. Je suis sur une autre planète.
Je serai un peu déçu
le lendemain en regardant les résultats officiels car ils m’ont
ajouté plus d'une minutes. Cela ne va pas changer la face du monde
ni m'empêcher de dormir mais c'est curieux cet énorme écart.
D'habitude j'ai au max 5 à 6 secondes de différence avec le chrono
officiel. Là, plus d'une minute ça me surprend un peu.
Je
remercie Philippe de m'avoir boosté sur ces 18 derniers kilomètres
puis je retrouve Samuel hyper content de sa prestation.
Il finit 3e
au scratch avec un chrono de 7h29. Je m'en doutais qu'il allait
s'éclater sur ce type de parcours.
Olivier est aussi finisher de
son premier marathon-trail et pas des plus faciles. Grand bravo à
lui quand on sait qu'il n'y a pas longtemps qu'il a commencé à
courir. Ce qu'il a fait est énorme, peu l'aurait fait.
Une
petite photo avec mon camarade de route puis je profite d'une petite
bière avant d'aller à la douche.
Samuel ira se doucher à
l'hôtel d'Olivier car à son arrivée les douches étaient froides.
Une binouze pour arroser le podium de Samuel (un panaché pour moi car je dois prendre le volant) puis nous quittons Olivier et sa famille car il nous faut rentrer sur la capitale.
Pour terminer, je suis hyper satisfait
de la façon dont j'ai géré l'alimentation. Tout s'est super bien
passé de ce côté là, c'est le gros point positif. Pas de bobo à part cette ampoule et une petite douleur dans le dos le lendemain certainement lié au sac, pour le reste nickel.
A noter que pour une fois je n'ai pas
vu de déchet sur le sol. Bravo les gars. Il paraît que sur la
Saintélyon c'était l'horreur.
Comme d'habitude, je vais
remercier l'organisation de cette belle épreuve. Continuez comme ça,
c'était parfait, c'était génial !
Un énorme merci aux bénévoles toujours
aussi sympathiques qu'il faut respecter car sans eux il n'y aurait
pas de course.
Un grand bravo à tous les coureurs et finishers
dont Samuel qui m'a épaté sur cette course. Il aurait préféré un
peu plus de chemins que de bitume mais il s'est fait plaisir quand
même et il a fait une belle performance. Bravo champion. La famille
est fière de toi !
Bravo aussi à Olivier qui a souffert
mais terminé son premier "maratrail". Il n'a rien lâché
et il l'a fait ! bravo aussi champion !
La trace de mon GPS
Mes photos
Le site de l'organisation où on trouve des photos, des vidéos et toutes les infos sur la course : http://ccpbeuzevillais.fr