Le marathon de la baie du Mont Saint-Michel
Visiter l'un des plus beaux sites de France et sa région ça ne se refuse pas d'autant que je n'avais jamais vu le mont Saint-Michel si ce n'est une fois de loin. Alors quand Stéphane m'a demandé si j'étais intéressé par le marathon de la baie du mont Saint-Michel j'ai tout de suite dit oui.
Côté intendance, c'est un ami à Stéphane membre d'un club de la région du Mans qui s'occupe de la réservation d'un mobile-home pour tout le club et pour Stéphane, Georges, moi et nos épouses.
Par manque d'entrainement Georges ne sera pas des nôtres et comme les prévisions météos sont si mauvaises depuis plusieurs jours, ma femme renonce à faire ce voyage si bien qu'à 7 heures ce vendredi 23 mai, après son service, Stéphane et moi partons ensemble en direction de son domicile à Cerans-Foulletourte dans la Sarthe.
C'est la pluie qui va nous accueillir au Mans. Un petit tour du circuit des 24 heures où c'est l'effervescence car l'épreuve se déroulera dans quelques semaines me permet de découvrir la longue ligne droite des Hunaudières et les impressionnantes installations de sécurité en cours de montage.
Une fois arrivé, en attendant la fin des cours de ses enfants et que son épouse Séverine quitte son travail, Stéphane me fait visiter son village, sa caserne, l'exploitation agricole d'un pote et on en profite aussi pour faire quelques courses. Après avoir déjeuné, les valises faites, il est un peu plus de 14h30 quand nous prenons la route pour rejoindre la Normandie. Une petite visite rapide de la ville du Mans et sur l'autoroute je vais faire une petite sieste. A mon réveil, je serai le copilote jusqu'au camping le Saint-Michel à Courtils (8 km du Mont) où nous arrivons vers 18 heures accueillis par Bruno et son épouse Catherine, les amis de Stéphane.
Une fois installé dans un beau mobile-home, une autre couple de Cerans-Foulletourte nous rejoins pour le dîner. 5 marathoniens sur 7 personnes à table ça parle obligatoirement course à pied mais pas question de faire nuit blanche car le programme du samedi est chargé.
Le samedi matin 10h00, direction Saint-Malo où nous devons retirer notre dossard. C'est l'occasion de faire un peu de tourisme en passant par Cancale, la pointe du Grouin (point de départ de la route du rhum), le fort Du Guesclin et la côte d'émeraude, magnifique !!
Jusque là pas de pluie. En arrivant à Saint-Malo, les nuages sont plus nombreux. Un petit tour dans le "village" et une fois le dossard et le beau tee-shirt en main, direction la vieille ville pour une petite balade sur les remparts.
14 heures, retour au camping pour grignoter un peu, c'est qu'un sportif doit manger... Heureusement Stéphane nous a préparé de très bonnes lasagnes même q'il a oublié quelques ingrédients.
Bruno et Catherine sont déjà à table mais ils vont venir nous tenir compagnie. Pendant ce temps là, de belles averses nous tombent dessus, ça promet pour la visite du mont prévue après le repas.
16H20, nous sommes sur le parking du Mont Saint-Michel, c'est parti pour une visite rapide où nous aurons à gravir près de 320 marches (dixit le guide) pour atteindre l'abbaye. Un site merveilleux à voir absolument !!
Je n'ai pas pensé à prendre une batterie de rechange pour mon appareil photo si bien que j'ai dû me servir de mon téléphone.
19 heures, nous sommes de retour au camping. Un dernier repas tranquille et pour certain(e)s du club des 3 A (Allonnes, Arnage, Athlé) la pression monte, moi ça va pas m’empêcher de dormir.
Le réveil est prévu vers 5h mais une demi-heure plus tôt des mouvements dans le mobile-home voisin me réveillent.
Un petit déjeuner copieux puis je me mets en tenue. Nous laissons Séverine seule avec pour mission de rendre les clés du mobile-home avant 11 heures (merci à elle!!) et de venir nous rechercher à l'arrivée.
C'est Bruno et Catherine qui nous emmènent aux navettes sur le parking gratuit de l'hippodrome de Moidrey, à quelques kilomètres de la ligne d'arrivée.
Il ne fait pas chaud et un ciel bien dégagé laisse présumer une belle matinée mais n'oublions pas que nous sommes en bord de mer, cela peut vite changer.
Le voyage vers cancale me paraît long. Les cars nous déposent à 500 mètres du port. Il y a déjà pas mal de monde qui attend aux toilettes, quelques personnes se changent sur la plage.
Dans cette foule j'ai la chance de croiser Laurent, un ami facebook du Havre que j'avais déjà rencontré sur le semi de Paris. On papote un peu mais il est annoncé au micro que les sacs doivent être déposés aux camions avant 8 heures, ce qui nous laisse plus beaucoup de temps pour nous préparer.
Un petit peu de NOK pour moi et Stéphane et je laisse mon sac aux bénévoles.
Il est temps de se rapprocher de la zone de départ. Bruno et Catherine partent s'échauffer avec leurs collègues de club, nous on a 42 bornes pour ça.
Nous les retrouvons quelques instants avant le coup de feu. Les speakers nous répètent que nous sommes sur l'un des parcours le plus plat du monde. Une seule difficulté au départ le reste est très roulant et nous devrions avoir un petit vent dans le dos sur la fin. Ce sont donc des conditions idéales pour la performance, ce qui ne me concerne pas trop puisque je ne suis pas ici pour battre un record, juste me rapprocher un peu des 4 heures.
Les meneurs, pardon, animateurs d'allure des 4 heures se positionnent juste derrière nous. Encore quelques photos et le coup de pétard retentit, on se souhaite bonne course !
Les meneurs, pardon, animateurs d'allure des 4 heures se positionnent juste derrière nous. Encore quelques photos et le coup de pétard retentit, on se souhaite bonne course !
La ligne franchie, le chrono est mis en route et nous nous élançons pour cette nouvelle aventure dans une très bonne ambiance.
Tout de suite ça se met à monter mais le plus gênant est que la route s'est très nettement rétrécie et ça se bouscule pas mal.
Comme toujours, entre les "bœufs" qui veulent passer coûte que coûte et les pas rapides qui veulent être sur la photo en se positionnant aux avant-postes il n'est pas facile de se frayer un chemin et comme je ne souhaite pas faire tomber quelqu'un je ne prends pas de risque tout en gardant un œil sur Steph qui reste quelques mètres devant moi alors que Bruno et Catherine nous ont distancé.
Cette petite côté passée, vers le second kilomètre la route s'élargit. Nous sommes passés derrière l'animateur d'allure des 4 heures et revenus à la hauteur de Bruno et Catherine. Ces derniers vont passer à la vitesse supérieure et nous mettre un vent. D'après mon chrono, l'allure affichée de 5'33 c'est un chrono final de 3h55 alors, prendre la poudre d'escampette c'est le risque d'un crash certain quand on veut passer juste sous les 4 heures. Risque qui peut être payant mais qui généralement se termine en échec, après chacun fait ce qu'il veut...
Derrière cette flamme verte je suis bien, l'allure me convient parfaitement. Stéphane et moi allons profiter du premier ravitaillement pour boire une coup. Sur ces premières tables on ne trouve que des bouteilles pleines, c'est beaucoup de gâchis.
A partir du 6e kilomètre nous allons longer la baie jusqu'au 24e km et traverser quelques villages plus ou moins animés. De nombreuses personnes ont sorti les chaises sur leur palier pour nous regarder passer tout en nous encourageant, ce qui est très chaleureux et ça donne des forces pour aller plus loin.
Je sens Stéphane en forme et peut-être a t-il un challenge avec Bruno si bien que nous allons accélérer légèrement ce qui va nous faire passer devant le meneur d'allure mais pas pour longtemps car au ravitaillement suivant nous allons nous arrêter pour boire un coup alors que lui trace sa route sans escale.
Le 10e km est passé sur une base de 3h55, ce qui est un peu rapide pour moi.
Nous allons faire le yoyo une nouvelle fois avec ce groupe des 4 heures car Steph me dit qu'il doit faire une pause technique. Ils vont donc repasser devant mais pas pour longtemps. Dans ma tête je me pose pas mal de questions car le meneur d'allure semble très régulier alors que de notre côté le rythme plus saccadé et plus élevé qui nous permet de repasser devant risque de nous emmener vers le mur que tous les marathoniens connaissent.
Mais bon, tout va bien, on a une belle vue sur la baie où la mer s'est retirée le temps d'une marée, le soleil brille, l'accueil dans les villages est chaleureux et l'ambiance dans le peloton très agréable.
Au 3e ravitaillement une bénévole nous demande de ne pas jeter nos déchets dans la nature... sauf qu'il n'y a pas de poubelle !! Au 17e km, sur une belle ligne droite après un petit crochet par le port mytilicole du Vivier sur Mer, je me retourne et je ne vois plus la flamme verte. Ma montre affiche une allure moyenne de 5'30, ce qui me semble peu rapide, on verra bien...
Au 19e km nous passons devant un moulin transformé en habitation puis un second moulin qui a gardé ses ailes, photo oblige.
En rangeant mon appareil je suis surpris par un photographe de Maindru qui m'a pris la main dans le sac !
Dans le village suivant, entre le 20e et 21e km, c'est le passage de témoin pour les duos (relais) et le ravitaillement pour nous.
Ici je vais manger quelques raisins secs et boire à nouveau. En repartant la flamme verte refait son apparition pas loin derrière nous.
Nous passons néanmoins le semi dans un temps très favorable pour terminer dans l'objectif mais le parcours va bientôt changer.
Avec tout ce que j'ai bu jusque là, il me faut faire une pause pipi, Steph en fera de même.
La belle et large route va laisser place à un parcours plus sinueux qui va s'éloigner petit à petit du littoral sur un bitume pas toujours en bon état. Après le 24e km nous allons même quitter le macadam pour ce qui ressemble plus à un chemin. Quelques cailloux pas très agréables puis un sentier en très bon état, c'est à dire sans trou, mais bien détrempé limite boueux avec tout ce qui est tombé du ciel les jours précédents.
Rien de bien méchant quand même surtout que ça ne dure pas longtemps.
Désormais, les villages sont moins nombreux pour ne pas dire inexistants Nous ne voyons que des habitations isolées, des fermes pour la plupart et des pancartes "navettes abandons" qui fleurissent sur le bord de la route. Je demande à mon ami si tout va bien et il me répond que oui. Je lui propose de s'envoler s'il en a la force. Il me répond qu'il ne le souhaite pas et me propose la même chose mais je n'ai ni l'envie ni la force d'aller plus vite.
Nous sommes dépassés par quelques coureurs en pleine forme qui viennent de commencer leur relais. Certains vont très vite et nous démoralisent un peu comme le souligne notre charmante "voisine" du moment.
Mais cela est vite compensé par les coureurs de plus en plus nombreux à marcher. Puis la première ambulance qui doit se frayer un chemin. De temps en temps des cyclistes de l'organisation remontent le peloton demandant surtout aux marcheurs si tout va bien.
Vers le 29e km nous devons à nouveau laisser passer l'ambulance qui doit certainement évacuer le coureur qui était au sol peu de temps avant.
Pour nous l'allure commence à baisser, d'ailleurs la première flamme verte va nous passer et nous allons la voir s'éloigner progressivement signe que nous ne sommes plus dans le coup. Au ravitaillement du 30e je bois encore pas mal d'eau et je mange un premier morceau de banane. Ici des plastics ont été mis au sol pour recueillir les déchets ce qui n'empêche pas quelques "buses" d'emporter avec eux des bouteilles pour les jeter quelques kilomètres plus loin où il n'y a pas de poubelle alors qu'ils pourraient les garder pour les jeter au ravito suivant...
Je sens le Stéphane à la peine et ça se concrétise par une allure qui baisse de plus en plus. Je ne dis rien mais je sais désormais que les 4 heures ne sont plus possibles et au 35e il va coincer grave étant obligé de mettre le clignotant.
Pour avoir connu cet état, quand ça veut plus ça veut plus...
Je lui propose de marcher un peu pour repartir tranquillement et ainsi avancer tout doucement mais sûrement vers ce Mont Saint-Michel qui se fait de plus en plus présent même s'il est encore loin.
Le moral qui en prend encore un coup quand le second meneur d'allure nous dépasse mais nous ne sommes pas les seuls à souffrir, c'est difficile pour beaucoup de monde.
Le 36e km marque notre entrée dans le département de la Manche matérialisée par une arche. Nous quittons la Bretagne pour la Normandie.
Vers le 39e km nous nous offrons une nouvelle phase de récupération active avant de passer un pont que nous voyons déjà au loin et où il semble y avoir beaucoup de monde.
A chaque changement de direction nous voyons Bruno deux cent mètres devant nous. Il est seul ce qui nous permet de supposer et d'espérer que Catherine a pu garder un bon rythme pour aller au bout.
Du côté du ciel le soleil à laissé la place à quelques nuages et un peu de grisaille mais rien de bien grave.
Nous arrivons à ce pont et nous observons une pause d'une part pour profiter du dernier ravitaillement (40e km) et pour prendre des photos du mont Saint-Michel qui se trouve au bout de ce fleuve, le Couesnon. La délivrance se trouve au bout de ces 2 derniers kilomètres de ligne droite le long de ce cours d'eau.
Ce sont de nombreux spectateurs aux encouragements incessants qui vont nous porter jusqu'à l'arrivée mais l'ami Steph n'en peut plus, une nouvelle séance de marche est nécessaire.
On se remet à trottiner pour la dernière fois. Nous apercevons Séverine et les enfants. La musique et les speakers sont désormais audibles et on voit enfin cette ligne d'arrivée que nous allons franchir en même temps, l'appareil photo à la main pour filmer cet instant unique.
Stéphane est épuisé. On se félicite mutuellement puis nous nous dirigeons vers la zone de ravitaillement.
On nous remet une jolie médaille puis nous récupérerons rapidement nos affaires.
Nous retrouvons Bruno qui a aussi coincé comme Stéph vers le 35e et Catherine qui n'a pas atteint son objectif mais qui est quand même très satisfaite de sa course.
Quelques photos et on repart sur le camping prendre une douche, manger un morceau avant de reprendre la route.
Un week-end qui se termine bien et qui m'a émerveillé à tout point de vue. A faire et à refaire sans aucun doute.
Pour conclure, j'avais entendu pas mal de choses sur cette manifestation et j'avais de nombreuses craintes. S'agissant d'un marathon en bord de mer, le premier risque est une une météo qui peut changer rapidement, ça n'a pas été trop le cas. C'est aussi le risque d'avoir pas mal de vent. De ce côté là et pour ce qui me concerne, il ne m'a pas légèrement gêné que sur 2 ou 3 km vers la fin où je l'avais à mes 2 heures un peu trop frais à mon gout, mais rien de bien méchant. On m'avait dit aussi qu'en cas de grosses chaleurs il n'y a pas de zones ombragées pour se protéger du soleil, ça été le cas, j'ai pris quelques coup de soleil mais cela ne m'a pas handicapé pour courir, les températures étaient correctes.
Toute les conditions étaient réunies pour que cette édition se passe au mieux et nous avons eu beaucoup de chance compte tenu de ce qui s'est passé les jours précédents.
Ajouté à cela une organisation au top surtout grâce à un système de navettes très bien pensé et pratique, des bénévoles aux petits soins c'est une très belle épreuve dans un cadre unique.
Seul bémol, l'absence ou la rareté des poubelles sur les ravitaillements est pour moi le seul point négatif de cette belle manifestation.
Merci à Stéphane à Séverine son épouse, leurs enfants, pour tous ces bons moments passés ensemble et pour l'intendance.
Grand bravo à Stéphane pour être allé au bout avec pour seuls entraînements ceux du foot. On remet ça quand tu veux dans les mêmes conditions parce que bien entraîné je ne pourrai jamais te suivre.
Merci au club des 3A pour leur accueil chaleureux, leur bonne humeur et pour s'être occupé de la réservation du camping.
Merci à toutes à et à tous pour vos messages par sms, facebook...
Petit point négatif du côté du camping, l'obligation de rendre les clés avant 11 heures le dimanche ce qui a obligé Séverine à ranger et nettoyer le logement seule.
A cette période de l'année le camping était surtout occupé par des marathoniens et les mobile-homes n'étaient pas tous reloués pour la semaine suivante. Ils auraient pû faire un effort, pour preuve, nous étions autorisés à prendre une douche dans les parties communes et quand nous sommes partis après 15 heures personne n'avait pris la suite.
Rendez-vous en juin pour la Transbaie !
Quelques chiffres en provenance de la page facebook de l'organisation concernant cette édition: 3432 inscrits 3005 partants 2868 arrivants
Liens :
La Trace GPS de mon Garmin :
Openrunner : http://www.openrunner.com/index.php?id=3659787
Mes photos, en espérant qu'elles soient bien classées chronologiquement car prises avec 3 appareils :
Celles de Victor :
Les photos de Ouest France :
http://www.klikego.com/gallery/marathon-de-la-baie-du-mont-saint-michel-2014/1253705011503-1398179032220
Un article et un résumé vidéo :
http://basse-normandie.france3.fr/2014/05/25/les-kenyans-largement-vainqueurs-du-marathon-de-la-baie-du-mont-saint-michel-484599.html
Une vidéo :