C'est à une vingtaine de kilomètres
au nord de Paris, à Saint Brice Sous forêt pour être précis, que
les traileurs se sont donnés rendez-vous ce 01 février 2015 pour le
trail des marcassins.
Un 34 km départ à 9h15, un 17 km à 9h45
et une marche nordique à 9h50 sont au programme de la
matinée.
Depuis la disparition de l'Ice Trail qui se déroulait
non loin de là, à peu près à la même période, c'est la première
épreuve nature d'une trentaine de kilomètres organisée dans la
région, un test pour les futurs participants à l'eco-Trail de Paris
notamment.
Après les 82 km du tour du canton début décembre, je me suis bien reposé pour reprendre en janvier. Ce sera ma première course de l'année. Pour le coup l'ami Pascal s'est aussi
inscrit et il y retrouvera quelques-uns de ses camarades de
club.
Florian, le fils d'un collègue qui m'avait accompagné en
novembre dernier aux Flambeaux, sera là aussi en compagnie de Karine
tous deux sur la plus longue distance et de Christelle en mode
supportrice.
En quittant la maison nous constatons que le ciel semble être dégagé mais avec le jour qui se lève c'est malheureusement la grisaille qui se profile. Il fais bien frais quand nous laissons la voiture sur le parking du supermarché, pourvu qu'elle redémarre après la course...
Ce parking sera aussi le point de départ de cette aventure.
Nous trouvons le village de la course après avoir tournicoté un peu. Le dossard en main nous saluons Florian, Karine et Christelle qui viennent d'arriver.
On fait un petit tour rapide
du coin pour voir à quoi ressemble les vestiaires, finalement on se
changera et on laissera nos affaires à la voiture.
En chemin nous croisons les coureurs de
la SAM Paris qui seront au départ du 34 km. Nous les saluons puis
nous filons nous changer, nous avons une quarantaine de minutes
devant nous.
Ca commence mal pour moi. Déjà je
n'ai pas envie de courir et en plus ma montre est bloquée et refuse
de se mettre en marche. Je ne sais plus comment on fait un reset de
ce GPS. Après m'être énervé sur toutes les combinaisons possibles
il redémarre enfin.
Pascal salue les autres membres de son club qui s'aligneront au départ du 17 km. Quelques photos, quelques foulées pour se réchauffer puis nous rejoignons le reste du troupeau..
Je me
retrouve quasiment en queue de peloton quand tout ce petit monde
s'élance sans même un coup de feu ou un coup de sifflet, je mets le
chrono en marche.
Quelques centaines de mètres puis nous
quittons le bitume pour un chemin où tout le monde tente d'éviter
les flaques d'eau puis nous entrons dans la forêt, dans le vif du
sujet et affronter ce qui va devenir le cauchemar de la matinée, la
boue.
Certaines personnes font de gros détours pour éviter les
flaques d'eau mais en fait c'est là que ça glisse le moins et puis
j'ai des chaussettes étanches, ça rafraîchit les pieds mais il
restent au sec.
Dans les pentes il n'y a pas ces flaques d'eau
mais c'est holiday on ice tellement le sol est détrempé souvent recouvert d'une belle couche de boue. Cette gadoue qui
s’agglutine sur les chaussures alourdit considérablement chaque foulée, on y perd beaucoup d'énergie, un
calvaire.
Après 3 bornes on se retrouve sur un single où ça
monte légèrement. On commence à marcher alors que ces petites
bosses ne sont pas si terribles que ça. Pas d'affolement, ce n'est
que le début. Je suis le mouvement même si en certains endroits il serait possible de doubler.
Chacun tente de trouver la
meilleure trace possible pour trouver de bons appuis mais vers
le 7e km, au moment où je dépasse la collègue de club
de Pascal, une belle descente bien raide, bien glissante se présente. Elle n'est pas facilement négociable, même sur les côtés on ne peut as progresser. Je la descends en essayent de
m'accrocher aux branches, je manque de m'étaler à plusieurs
reprises mais j'arrive quand même en bas sain et sauf.
Un peu
plus loin je me retrouve avec des coureurs en face de moi ? Me serais-je trompé quelque part ? En fait, à l'intersection qui
se trouve entre moi et eux, je vais tourner sur la droite et eux
descendront à gauche. Au second passage, parce qu'en fait on a 2
tours à faire, il n'y aura même plus de bénévole, je suis
persuadé que certains auront été tenté de de prendre une autre direction...
Vers le
12e km nous contournons le fort de Domont, ancien bâtisse
militaire transformée en centre de formation en incendie qui semble
être gardé par de gros chiens qui aboient.
C'est là que
Florian me dépasse. Je le pensais loin devant. Pour son second trail
il est gâté…
Un peu plus loin, vers le 14e
kilomètre, dans une descente sinueuse entre des arches et des
branchages un coureur me double prenant beaucoup de risque, puis un
second. C'est la tête de course du 17 km qui s'est élancé 30
minutes après nous.
Vu les conditions de course, c'est prendre
beaucoup de risque pour pas grand-chose, enfin, chacun fait ce qu'il
veut.
Encore une belle bosse à franchir et ce premier tour va
bientôt se terminer. J'en suis à me demander si je continue ou pas.
Ca m'a amusé un peu au début mais galérer dans une telle
bouillasse n'est plus un plaisir. Je suis usé par tous ces appuis
fuyants, ces pieds lourds de boue collante si bien que ma montre
affiche presque 2 heures pour ces 16 premiers kilomètres.
Arrive
l'intersection où on nous annonce que les dossards rouges du 17 km
vont tout droit les autres à droite et là, et bien je vire à droite.
Et c'est reparti pour un tour ! Et ça commence par une petite grimpette. Je tente de
progresser dans les bois pour éviter cette montée très glissante
mais en fait le sol est très mou et les branchages trop importants pour pouvoir évoluer correctement, je me rabats sur le chemin. J'ai
l'impression d'avancer en reculant, je n'ai aucune accroche, pourtant elle n'est pas bien
méchante cette côte. J'arrive au sommet et je me dis dans ma tête
que j'aurais vraiment dû mettre le clignotant tout à l'heure. Maintenant c'est trop tard.
Au ravitaillement que je zappe, Christelle m'encourage, j'espère qu'elle n'a pas trop froid. Elle est vraiment très courageuse d'être resté sur le bord du parcours à nous voir passer, chapeau et merci !
Là je fait une petite erreur, j'aurais dû faire le plein de mon bidon car sur la fin j'aurais bien aimé boire un peu plus. J'étais persuadé d'en avoir peu consommé sur la première boucle.
Le peloton s'est bien étiré. Je me retrouve
souvent seul. Entre le 20e et le 21e km je
m'arrête pour prendre quelques photos et récupérer un peu. Une
féminine à la veste fuchsia que j'avais doublée vers le 14e
me repasse. Je vais faire le yoyo avec elle jusqu'au 28e
où elle s'arrête pour faire une pause; je l'encourage, je lui dis qu'il ne reste plus de 6 bornes... Cet arrêt lui aura permis
de bien récupérer car un peu plus loin et va me mettre un vent
terrible, je ne la reverrai plus.
Entre temps, dans un virage en devers, une glissage
m'oblige à mettre un genou au sol, j'évite le pire. A
l'intersection suivante, les secours sont au chevet d'un coureur
assis, protégé par une couverture de survie. J'arrive ensuite dans
la pire descente du parcours que je ne sais comment aborder. En plein
milieu les secouristes doivent brancarder là où se trouvent de belles ornières et de la boue en grande quantité. Ils ont laissé le quad en
bas et ils semblent embarrassés. Je leur propose mon aide mais il la
décline et m'affirment que ça va aller, ce n'est pas grave.
Je me retrouve enfin en bas sans être tombé,
une chance. Je continue sans grande envie mais je dois aller au bout. Heureusement j'approche du fort de Domont. C'est pour moi la partie la plus
agréable du parcours. Je dépasse des randonneurs certainement des
participants à la marche nordique qui ont la gentillesse de
s'écarter pour me laisser passer, je les remercie.
J'ai 2
coureurs et une fille à une trentaine de mètres devant moi, je ne
cherche pas à les rattraper mais où mettre les pieds pour ne pas
aller au tapis et puis je dois faire une petite pause technique.
Vers le 30e km je vais dépasser une
féminine que je n'ai pas reconnu, c'était Karine…
Un peu plus
loin, au pied de la dernière côte un coureur est assis sur un tronc d'arbre, un peu pâlichon. Il me dit que ça ira mieux après
s'être reposé un instant. Je lui propose une barre de céréales
qu'il accepte volontiers.
Cette dernière difficulté surmontée
tant bien que mal, je sais que le plus dur est fait. Je dépasse un,
puis deux, puis trois et un quatrième coureur. Virage à droite, il reste à ma montre 1600 mètres si la distance annoncée est
correcte ce qui est confirmé par les gentils signaleurs.
A 500
mètres du but un coureur dépassé
vers le 21e alors qu'il semblait être dans le dur me met
un second vent. C'est la journée des courants d'air ! Impossible de le suivre, il est trop rapide..
L'arche est enfin en vue, je
passe l'arrivée en oubliant d'arrêter mon chrono. On me remet la
jolie médaille, un sac contenant une boisson de récupération d'un
partenaire et quelques pubs, et un ticket pour un sandwich.
Quelques
photos et je retrouve Christelle et Pascal transis de froid. Pascal a
fait un super chrono, Christelle attend sa sœur et me dit que
Florian est arrivé une dizaine de minutes avant moi et qu'il est
sous la douche.
On ne s’attarde pas. Le sandwich en main
direction la voiture, on se change vite fait puis on rentre à la
maison, heureusement la voiture a démarré…
Une course qui a la réputation d'être difficile et elle l'a été. J'en ai bien bavé mais on a pris un bon bol d'air pour bien démarrer la semaine. Merci à l'organisation et à tous les bénévoles qui ont eu bien du courage avec ces températures hivernales. Un parcours très sinueux qui m'a vite déboussolé mais comme l'ami Pascal, je préférais l'Ice Trail.
Bravo à tous les participants, surtout aux amis qui sont allés au bout, fallait en vouloir !
Prochain rendez-vous la semaine prochaine pour un 10 km à Vincennes avec des collègues, après plus rien avant juin !
La trace GPS :
Sur openrunner cliquer ici
Mes photos :
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