Les 20 km de Paris
Profiter du meilleur tarif (36€) a été ma première motivation pour remplir le formulaire d'inscription dès l'ouverture. La seconde est que j'avais réussi à Vincennes, quelques semaines auparavant, un bon 10 km (pour mon petit niveau) et je voulais savoir ce que j'étais capable de faire sur une distance plus longue. Un prix abordable, un parcours assez roulant, ces 20 km de Paris ont tous les ingrédients pour passer un bon moment.
Ce qui n'était pas au programme c'est la pubalgie qui m'est tombée dessus suite au trail des villes Royales fin février. Tous mes plans ont dû être revu et notamment le trail de la Vallée des Lacs dans les Vosges, que j'ai fait en grande partie en mode touriste.
Après un peu de repos et en utilisant un short dit "anti-pubalgie" de la marque Under Armour, l'été s'est plutôt bien passé. La douleur dans le bas ventre est partie mais l'adducteur droit demeure sensible alors je reste prudent. Quasiment toutes mes sorties se font à moins de 10 km/h, dans ces conditions impossible de faire une performance aux 20 km de Paris, ce sera donc une course plaisir.
Je vais retirer mon dossard vendredi midi pendant la pause méridienne. Il n'y a pas grand monde, ça va vite. Juste un bref arrêt au stand des courants de la Liberté car il est prévu que je participe au marathon en juin prochain.
Dans les courriels envoyés aux coureurs, l'organisation a bien insisté sur les consignes de sécurité et que les accès aux SAS seraient bien contrôlés. Il nous a été recommandé d'être à l'heure et comme chez moi, l'heure c'est l'heure, c'est avec une bonne dizaine de minutes que je me pointe à l'endroit où est censé se trouver la porte d'accès des dossards jaunes. Sauf qu'à 8h20 c'est encore un peu le bazar. Les grilles sont déplacées maintes et maintes fois et pendant ce temps là je suis quasiment seul à bien me cailler les miches.
Heureusement la journée devrait être belle. Le soleil se lève et petit à petit le monde arrive. Miraculeusement, presque dans les temps, nous pouvons enfin accéder aux SAS, départ dans moins d'une heure-trente !
Après une présentation du parcours par les speakers, deux brefs échauffements collectifs le départ des handisports est donné et 5 minutes plus tard ce sont les élites qui s'élancent suivi des préférentiels il est 10 heures.
On se rapproche de la ligne. On sépare le peloton juste derrière moi. Je ferai donc parti de la seconde vague. Ca m’inquiète un peu car j'imagine que la majeure partie des coureurs présents ici sont là pour faire un chrono entre 1h35-1h40, peut-être un peu moins, ça va donc partir vite. Un meneur d'allure en 1h40 se positionne devant ce qui confirme mes craintes, ça va être trop rapide pour moi. D'un autre côté, je me dis qu'en étant dans les derniers coureurs de cette vague, j'ai peut-être une chance de ne pas m'emballer dès les premières foulées.
Le décompte est lancé puis les fauves sont lâchés !
Conformément a ce qui a été dit et répété au micro, le départ, qui a changé par rapport aux années précédentes, est bien étroit. Moi qui voulait partir tranquillement je suis comblé, mais là on marche !
Faut toujours qu'il y ait des personnes qui se mettent devant alors qu'elles n'ont rien à y faire. Et en plus ils se mettent à 3 ou 4 de front, râlent quand certains les bousculent en les dépassant, inadmissible et un manque total de respect pour ceux qui courent.
C'est la première grosse nouveauté du parcours pour raison de sécurité. Au lieu se grimper directement l'avenue des Nations Unies pour se retrouver sur la place du Trocadéro, nous allons emprunter l'avenue de New-York le long des quais sur 900 m environ.
L'avantage c'est que c'est plat. Mais ça va pas durer. Après 900m nous allons tourner à gauche pour prendre l'avenue Marceau qui va nous emmener à l'Arc de Triomphe. C'est là que se trouve la première difficulté, une légère côte pavée dans laquelle il faut être prudent.
Après avoir contourné l'Arc de Triomphe par la rue de Presbourg, on se retrouve sur l'avenue Foch qui est animée par quelques groupes musicaux. C'est très large, on ne se marche pas dessus.
Le bois de Boulogne se profile. Un rapide coup d’œil au chrono pour constater que je suis trop rapide mais tout baigne alors je continue sur ma lancée, ça ne va pas durer bien longtemps.
Le premier ravitaillement a été placé juste avant le passage sur les tapis du 5e kilomètre. Je sais qu'Ella et Isa sont sur ce poste mais de quel côté ?
L'ami Pascal doit aussi y être sauf s'il a trouvé quelqu'un de son club à accompagner. Je vois Ella sur la gauche comme l'année dernière, elle tend une bouteille que j'emporte et Isa me tend mes bonbons préférés que je rate, obligé de faire marche arrière. Merci pour tout les filles ! Pas vu Pascal, il doit être en train de courir.
La dernière modification du parcours est là. Nous allons quitter l'allée de Longchamp plus tôt que d'habitude pour emprunter l'allée de la Reine Marguerite. Je dépasse une joellette puis nous allons croiser les coureurs qui ont déjà fait le demi-tour.
Je me fais de plus en plus doubler, j'imagine par les coureurs les plus rapides des vagues suivantes.
Nous quittons le bois de Boulogne, longeons l'hippodrome d'Auteuil. A partir de là plus de changement sur le parcours. Peu après avoir passé le 10e km, je me rends comte que le meneur d'allure en 1h40 n'est pas très loin devant moi. A-t-il eu une défaillance ? Aurais-je accéléré ? Ma montre affiche une allure légèrement meilleure mais rien d'anormal et rien à y comprendre.
Nous nous retrouvons sur les quais, en plein soleil. Je commence à avoir chaud, je retire mon buff et j'abaisse mes manchettes. Je dépasse une fille du club à Pascal qui ne semble pas être au mieux. Vers le 13e km je constate que mon short, avec le poids du téléphone, des bonbons et des 2 barres énergétiques se fait la malle. Je dois m'arrêter pour le resserrer et refaire un nœud solide.
Puis arrive la partie qui me fait un peu peur. D'une part parce que j'ai toujours du mal à partir du 16e km mais aussi parce que le parcours se complique avec les tunnels et leurs petites pentes pour en sortir. Je profite du ravitaillement du 15e pour boire une seconde fois et je remercie bien les bénévoles.
Juste avant de passer sous le tunnel de la Concorde je reconnais le tatouage de Thierry, un ami facebook rencontré grâce à l'ami Jean-Pierre. On se salue et on se souhaite une bonne fin de course. Les Tuileries sont sur ma gauche, le musée d'Orsay sur ma droite. Changement de direction à droite pour prendre le pont Royal puis la voie sur berge de la rive gauche que je connais bien pour y venir généralement au moins une fois par semaine.
Là, je me prends un courant d'air. La fille du club à Pascal me repasse à une allure qu'il m'est impossible de suivre. Je regarde mon chrono pour me rendre compte que je peux être sous les 1h40 voire peut-être mieux. Alors je me donne un coup de pied aux fesses pour finalement passer la ligne en 1h38 et 56 secondes !!
Un temps que je n'aurais jamais imaginé même en rêve, mais je l'ai fait ! Je ne sais pas comment car je ne fais que des entrainement à moins de 10 km/h de moyenne, pas fractionné, aucune ppg et autres trucs du même style sans oublier les quelques kilos de trop.
Bref, la médaille en poche, je rentre à la maison en trottinant. Je suis sur un petit nuage et au total j'aurai couru 6 km de plus en vue de la Saintélyon.
Pour conclure, à part les 150 premiers mètres du parcours cette épreuve est une très belle course pour qui veut faire un chrono sur le bitume parisien.
Je n'ai pas eu la chance de croiser Francine ni Jean-Pierre qui se trouvaient sur le parcours en mode photographe.
Il me reste à remercier tous les bénévoles qui ont donné de leur temps pour que cette course soit une réussite.
A la prochaine !
Diaporama de quelques photos (lien vers l'album complet à la fin):
©Hubert Leclercq-2016
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