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dimanche 18 décembre 2016

2016 12 04 - 63e SaintéLyon (72km entre St-Etienne et Lyon)

63e édition de la SaintéLyon


Après deux participations dans des conditions extrêmes en 2012 et 2013, je m'étais promis de ne plus prendre le départ de cette SaintéLyon. Mais comme il n'y a que les cons qui ne changent pas d'avis et pour accompagner Florian (fils de Patrick le pompier stéphanois), je me suis réengagé dans cette folle aventure.
Ce n'est pas le parcours ni courir la nuit, ni la foule, qui me dérangent, bien au contraire. La course nocturne dégage une atmosphère que j'aime bien. Ce qui me fait peur, ce sont les conditions climatiques dans la région en cette période de l'année. Elles peuvent être capricieuses et terribles. Mais cette année le ciel semble être avec nous. Il y fait froid mais pas de pluie ni de neige depuis une dizaine de jours, ce ne sera donc pas holiday on ice cette année. Je laisse mes Ezyshoes à la maison.
Enfin ça, c'est sur la papier car, nous verrons plus loin que ça ne s'est pas présenté comme je l'imaginais.

















Nous arrivons à Lyon en tout début d'après midi. Nous trouvons une place pour la voiture juste à côté de la Halle Tony Garnier en espérant la retrouver le lendemain. Direction le retrait du dossard dans cette grande et belle salle que je découvre (avant c'était au palais des sports).
Ils sont quelques-uns a déjà avoir ouvert leur enveloppe pour une photo souvenir avec le dossard sur le dos sous l'arche d'arrivée. Je ne suis pas superstitieux mais je ne passerai sous cette arche qu'après avoir fait les 72 km. Un petit tour dans les stands, j'en profite pour acquérir un petit gobelet car j'ai oublié le mien puis nous retrouvons Olivier venu en train.

Un petit verre au bar de la salle puis direction Saint-Etienne en covoiturage organisé par Florian. Sur place nous nous retrouvons dans sa famille, chez sa sœur pour être précis, que je remercie une fois de plus pour son accueil. Quelques courses (alimentaires) avec Pat, un petit apéro et nous dégustons les délicieuses pâtes préparées par la maman de Florian.

Nous avons le temps nécessaire pour nous préparer sans se presser, sans stresser. Il est un peu plus de 22 heures quand je laisse mon copain d'un soir, Guinguette, pour aller au parc des expositions de Saint-Etienne où sera donné le départ. 

Fouilles obligatoires pour entrer dans le parc. Nous déposons tout de suite nos sacs aux camions qui les achemineront à Lyon puis c'est l'heure des dernières photos avant de rejoindre la zone de départ.
Cette année l'organisation met en place un départ par vagues toutes les 10 minutes pour étirer le peloton afin d'éviter les embouteillages sur certaines portions du parcours et sur les ravitaillements. Avec Florian on espère partir dans le seconde vague pour ne pas s'emballer dès le début mais il n'y a aucun repère. On entre donc dans ce sas unique en essayant de ne pas trop s'approcher de l'arche et nous réussirons notre coup.

Il est 23h40 quand le départ est donné pour les quelques 1 400 premiers coureurs. Quelques minutes plus tard nous nous rapprochons de l'arche, nous partirons bien dans la seconde vague à 23h50. Florian est impatient, tout comme Olivier qui s’échappe devant moi dès la ligne franchie peu après l'heure prévue à ma montre. Comme je vais basculer sur la droite de la route je vais le perdre de vue.

Un petit coup d’œil à la montre pour constater que je suis parti un peu vite. Nous traversons la ville où quelques personnes nous encouragent, c'est sympa d'autant qu'il ne fait pas chaud.

Après plus de 7 km nous quittons le bitume pour le premier sentier. Première glissage aussi dans une toute petite descente heureusement sans conséquence.
C'est aussi le premier embouteillage. Il y en aura encore un ou deux un peu plus loin.
Le regroupement de coureurs laisse évacuer pas mal de vapeur et mes lunettes sont recouverte de buée, je n'y vois plus rien, ça commence bien !
Nous sommes à la queue leu leu. Il est parfois difficile de dépasser mais certains prendront quand même pas mal de risques pour gagner quelques places, je ne joue pas à ce petit jeu dangereux. On court, enfin, on court quand ça ne monte pas car ça commence à bien grimper. J'arrive à garder Florian en ligne de mire. On ne se perd pas même si je vais souvent le confondre avec un autre coureur qui a un sac identique et une tenue un peu similaire, juste une veste légèrement plus claire. Comme il a visiblement la même allure que nous, il va  se retrouver quasiment sur toute la course à nos côtés.

A deux kilomètres du premier ravitaillement de Saint-Christo-en-Jarrez, une demoiselle me demande ce qu'elle doit faire car elle a les genoux HS. Je lui réponds qu'elle n'a pas d'autre choix que de continuer sur ce chemin jusqu'au prochain ravito et lui propose de rester avec elle. Elle m’assure que ce n'est pas la peine, je lui souhaite bon courage !
Nous arrivons à St-Christo. Pas mal de monde car c'est une zone de passage de relais pour celles et ceux qui font la course en équipe.
J'annonce à Florian qu'il me faut une pause pipi mais il y a la queue aux toilettes (il n'y en a pas beaucoup). On verra après avoir avalé un petit gâteau et fait le plein des bidons.
Cette année ils ont mis des tables de chaque côté mais le fond de la tente est fermé si bien qu'on ressort pas l'entrée, du coup ça bouchonne, pas très futé.

A la lueur de la lune, on constate que le village comme ses alentours sont recouverts de givre. On se rend compte aussi que les escaliers et même la chaussée sont glissants. Il faut être vigilant partout. A la sortie du village nous allons trouver un buisson isolé pour nous soulager. Là, je vais avoir un petit pépin. Le cordon de mon collant est bloqué, coincé, je suis dans la mouise ! Heureusement, Florian saura me tirer de ce bourbier, je ne vous expliquerai pas comment.
On a perdu pas mal de temps, on s'est refroidi. Dur dur de repartir surtout que le brouillard va faire son apparition et ce n'est pas que de la buée sur mes lunettes. A partir de là, je vais subir le froid et à chaque fois qu'on va se mettre à marcher, je vais grelotter. Pire, l'humidité, le givre vont rendre très glissant routes comme chemins. Même sans neige, on a des conditions de course dangereuses. Pour l'instant j'ai évité la chute à plusieurs reprises.






























Ce froid ne décourage pas quelques givrés à nous encourager au milieu de nulle part. Certains ont allumé un feu et il y a même les habitants d'une maison isolée qui ont sorti la sono, c'est le TOP, MERCI.

Alors que tout se passait plutôt bien, la douleur dans le haut de la fesse gauche se manifeste légèrement. Petit à petit elle va remonter vers le bas du dos. Rien d'inquiétant mais d’imprudence pour que ça ne s'aggrave pas.
Tout à coup mon esprit va être monopolisé par l'idée de vouloir dormir. La nuit précédente a été agitée, je n'ai pas beaucoup dormi, je suis un peu en mode robot. Cependant, je dois rester vigilant car la descente sur Saint-Catherine est dangereuse, pas mal de coureurs vont s'en rendre compte, heureusement des chutes sans gravité.

Saine-Catherine est là. Je dois refaire le plein des bidons. Je comptais remettre de l'Isostar dans les bidons sauf qu'avec le frottement dans ma poche contre mon appareil photo, les pastilles, que j'ai enveloppé dans du papier alu, se sont transformées en poudre. Pire, certains emballages ont cédé et avec la transpiration ça s'est collé partout, l'appareil photo est inutilisable, paix à son âme.
Pas le choix, je m'en passerai, je me contenterai d'eau plate nature. Ici aussi les tables ont été doublées mais quasiment impossible d'y accéder. Trop de monde et aussi des coureurs qui restent plantés devant...
Dans cette foule j'arrive à retrouver Florian et on repart même si je serai bien monté dans un bus pour dormir.

Je lui annonce que nous allons attaquer la partie la plus dure (à mon avis) du parcours. Dès la sortie du village ça grimpe de nouveau puis un panneau va nous informer d'une descente dangereuse, c'est le fameux bois d'Arfeuille. Une zone boueuse que tout le monde veut éviter provoque un bouchon. Je serai bien allé tout droit mais je ne sais pas si Florian aurait suivi. En bas de cette célèbre descente, virage à gauche toute et là le mur !
Son nom "le Rampeau" : 750m pour 180m de D+-pente de 20% env (source organisation). La progression est silencieuse, je monte sans râler (pour une fois...). Je pense avoir dépassé Florian et m'arrête au milieu de la pente pour l’attendre, j'en profite pour grignoter mais je l'ai confondu avec l'autre coureur, Florian m'attend en haut.

On arrive tant bien que mal au ravitaillement suivant après un monotrace qui va occasionner un dernier bouchon. On regarde notre montre et on se dit que les premiers ont certainement terminé...
Je fais l'appoint de mes bidons et on continue. Je constate rapidement que l'eau a un drôle de gout, j'insiste pas et n'en bois plus.

Malgré le manque d'entrainement, Florian est en forme, toujours devant il relance plus vite que moi. C'est en me mettant à marcher plus tardivement que lui quand ça monte que je reviens à son niveau. Puis ce qui devait arriver arriva, me voilà au sol. Pas de bobo mais j'ai peur pour mon téléphone. Sur le coup il semble en état de fonctionnement mais une semaine après une zone de l'écran ne répond plus, direction le SAV.
Se présente à nous une belle descente boueuse à souhait. Personne ne veut se salir les pieds alors alors ça se met en file indienne de chaque côté. Si c'est humide et boueux c'est que ce n'est pas gelé, pas de verglas. Comme mes pieds ne craignent rien puisque j'ai mis mes chaussettes étanches, je passe au milieu et j'adore ça. Je fais quand même attention aux rochers qui peuvent être glissants.
J'éclabousse des gens qui râlent. C'est quand même formidable ces personnes qui ne veulent pas se salir sur un trail.
Florian ne m'a pas suivi, du coup je dois l'attendre en bas. Il me dit que lui aussi a eu le droit à une belle gamelle. Après une autre belle côte et des descentes assez techniques nous arrivons sur une longue portion de bitume qui nous emmène à Soucieu-en-Jarrest. C'est là qu’apparaît un nouveau problème pour moi au niveau des doigts de pieds. J'essaie de courir tant que possible sur l'herbe, ça me permet de souffrir moins.

Le jour s'est levé quand nous entrons dans le gymnase de Soucieu. Les tables sont bien achalandées, on en profite un maximum. A la sortie de la salle Florian rempli sa poche à eau, je vide mes bidons et refait le plein.
La traversée de la ville sera un véritable calvaire pour mes pieds. Nouvelle glissade, ma jambe droite part en grand écart, j'évite la chute mais j'ai comme l'impression que la pubalgie est de retour. 
Je continue quand même sur ces routes très glissantes. Je cours autant que possible sur l'herbe des bords de route. C'est moins glissant et les décharges électriques dans les orteils sont moins fortes.
Je dis et répète à mon ami Florian qu'il peut partir et finir seul, il gagnera du temps mais il est têtu le bougre et ne veut pas m'abandonner.

A partir de là, je vais reconnaître certains lieux comme le talus où une ambulance s'était échouée à cause du verglas la première année, le parc de Chaponost...
Mais j'ai oublié à quoi pouvait ressembler la route qui les relie. Pourtant je me rappelle de la passerelle intermédiaire qui permet de traverser une petite rivière.
De toute façon il y a d'autres changements car le dernier ravitaillement est dans le gymnase de Chaponost, juste avant d'entrer dans le parc alors qu'il était auparavant au lieu-dit de Beaunant à Sainte-Foy-les-Lyon, juste à côté de l'aqueduc du Gier.

On arrive justement à cet ouvrage. Je montre à Florian la belle côte qui nous attend en face sauf que de loin ça fait pas le même effet que quand on est au beau milieu de ce mur.
Je la pensais plus courte, ça grimpe bien. Je pensais aussi que c'était la dernière grimpette mais non, il y aura encore deux petites butes à gravir avant d'arriver aux escaliers qui nous permettrons de rejoindre les quais de la Saône.
Florian, qui se plaint un peu du genou et n'apprécie pas du tout ces marches à descendre. De ce côté là pas de soucis pour moi en plus le moral revient au beau fixe, la fin est toute proche.
Lyon se présente, on voit même la Halle Tony Garnier. Quelques marches à remonter, 2 ponts à traverser sous de nombreuses félicitations, faut savourer.
Nous entrons dans le parc, Hélène et Patrick sont là. Un petit bonjour rapide puis nous rentrons dans la salle pour franchir la ligne ensemble, heureux d'être allés au bout de cette aventure. Les douleurs disparaissent le temps de profiter de ces moments magiques.


Nous retrouvons nos amis covoitureurs. Olivier a fait un super chrono alors qu'Alan a dû abandonner à Soucieu suite à des soucis d'alimentation.
Nous récupérons nos sacs stockés dans une zone non surveillée. Ca, c'est limite ! Qu'on se serve soi-même pourquoi pas, mais qu'au moins un bénévole vérifie que la personne qui sort a bien le sac qui correspond au N° de dossard.
On se change, on se prend une petite binouze avec l'ami Patrick puis c'est l'heure de nous quitter. I il nous faut rentrer sur la capitale. Heureusement qu'Hélène était présente pour conduire sur la majeure partie du retour.

Au final un chrono inespéré même si, ici, il est difficile de comparer puisque le parcours, les distances et les conditions de course varient d'une année sur l'autre. De plus, contrairement à ce que je craignais, je n'ai pas subi le parcours mais le froid qui ne m'a pas lâché du 17e km à la fin.

Critiqué par certains, trail ou pas trail, ultra ou pas ultra, on s'en fout ! Cette course populaire, la plus vieille course nature de France, a des atouts que j'aime bien. Oui, il y a du monde mais j'ai connu des toutes petites courses avec peu de participants ou il y avait aussi des embouteillages.

L'important quand on aime courir n'est-il pas de courir ? c'est ce qu'on vient faire sur la SaintéLyon et c'est ce que j'ai fait avec des milliers d'autres passionnés.
Courir la nuit a ses particularités que moi j'aime bien. Cela dit j'aimerais bien faire le parcours une fois de jour pour voir un peu à quoi ressemble ces beaux paysages.

Par contre, ce que je trouve inadmissible ce sont tous ces coureurs qui n'ont aucun respect pour la nature, aucun respect pour les autres coureurs, aucun respect pour les bénévoles et l'organisation notamment en jetant leurs déchets (surtout des tubes de gel) n'importe où, alors qu'il y avait des poubelles un peu partout. Ras le bol de ces gros cons qui pourrissent la vie des autres. 

Pour terminer, merci aux supporters. Merci à Patrick, Patricia, Elsa, David, Hélène. Merci à Florian de m'avoir supporté de longues heures. Merci aux bénévoles, à l'organisation.
Maintenant place au repos, rendez-vous peut-être en 2017.










Trace GPS :



Vidéo :




Mes photos :




Les résultats solo 72 km :



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